mercredi 23 février 2011

Sur France Culture

- Je sais plus où j’ai entendu ça, « j’écris comme je bande, pas sur commande ».
- Sûrement sur France Culture !
- Mais non, je suis bête, c’est de moi ! C’est moi qui aie dit ça !
- Mais… tu bandes toi ?
- C’était pour la rime.
- Hors sujet, concentre-toi sur notre cahier des charges.
- Il est chargé en effet…
- Hyper-chargé.
- Combien de pages ?
- Plus que nous n’en écrirons jamais.
- C’est un peu le principe d’un cahier des charges. C’est comme l’art conceptuel.
- Je vois, l’explication est bien plus longue que l’œuvre elle-même.
- Cesse de digresser.
- Mais comment va-t-on s’en sortir?
- Lucien Suel s’en est bien sorti !
- Oui, mais c’était Lucien Suel.
- Nous, on est des filles, même pas connues.
- Enfin quand même, peut-être pas toi, mais moi…
- Tu parles !
- C’est pour ça qu’ils nous ont mises à deux sur un texte !
- Mais bien-sûr !
- Ils pensaient sûrement que toutes seules on s’en sortirait jamais!
- C’est honteux !
- L’équation un auteur= deux auteures me révolte.
- Appelons-le directement.
- Qui ?
- Bah, l’éditeur !
- Vas-y-toi !
- Non, toi !
- Mais tu sais bien que je n’ai pas de portable !
- Je te prête le mien !
- C’est à toi de lui parler, c’est ton idée !
- C’est notre idée !
- Bon, oublie, on va essayer d’écrire la suite…
- D’égaler Lucien Suel.
- Monsieur Lucien Suel. Argh, je m’étrangle.
- On va lui dire deux mots à ce Suel.
- Je vais revendre mon « Mort d’un jardinier » dédicacé sur eBay.
- Mets-le aussi sur le bon coin.
- Ca lui apprendra.
- Ouaip.

dimanche 23 janvier 2011

Ambition

Chez Roberto, deux stella artois

Amandine : bon, concernant la fin, je propose que tu souffres, mais avec beaucoup de dignité.
Lucie : pas question.
Amandine : tu veux mettre le feu à l’atelier, c’est ça ?
Lucie : non.
Amandine : je sais ! Tu rencontres le fils du patron qui, bouleversé par le coût humain du travail en filature, augmente les salaires et vous offre des conditions de travail décentes ?
Lucie : pas crédible.
Amandine : tu pars aux Etats-Unis d’Amérique ouvrir la première école française ?
Lucie : ta mère a raison, t’aurais du être institutrice.
Amandine : Lucie, encore une remarque de ce genre, et j’écris vingt pages sur les mœurs perverties en filature.
Lucie : pardon. En fait, j’ai bien une petite idée…Si tu veux bien, j'aimerais être la première femme à intégrer le club ratier de Lille Fives.
Amandine : Heu… T'es sure? L’éditeur risque de tiquer un peu…
Lucie : C’est pas toi qui parlais de solidarité ?

lundi 10 janvier 2011

Promenade à fives

Quand un personnage de fiction débarque dans votre salon pour revendiquer ses droits, il est grand temps de prendre la posture noble et distancée de l’Auteur.

- Allons boire une bière.

Lucie me suit dans le quartier. Elle pousse des exclamations à chaque coin de rue, et je ne parle pas de sa tenue d’ouvrière 1900 qui détonne un peu. Heureusement Fives accueille tellement de marginaux que ça passe.

Lucie : Est-ce que les gens sont plus heureux, aujourd’hui ?

Les bras m'en tombent devant la naïveté de cette question, et moi qui croyais avoir créé un personnage avec un minimum de sens commun. Voilà ce que c’est de sortir de l’école à treize ans.

- Lucie, figure-toi que nous sommes à l’ère de l’acrylique ! L'acrylique, Lucie! Une fibre textile synthétique, issue de l'extrusion granulée de polymères obtenus à partir d'hydrocarbures et d'amidon. C'est super tu verras, ça permet une meilleure évacuation de la transpiration.

Lucie : C’est à l’usine de Fives qu’ils fabriquent ça ?

- Non plutôt au Sri Lanka !

Lucie : C’est où ça ?

- Peu importe. Fives fabrique maintenant des vélos et y’a même des murs végétalisés ! Tiens regarde ! Nous voilà sur la place De Geyter !

Lucie : C’était qui Jean-Louis David ?


vendredi 24 décembre 2010

Quelle fin pour mon personnage?

Amandine : bon, concernant la fin, je propose que tu souffres, mais avec beaucoup de dignité.

Lucie : pas question.

Amandine : tu veux mettre le feu à l’atelier ?

Lucie : non.

Amandine : Je sais ! tu rencontre le fils du patron qui, bouleversé par le coût humain du travail en filature, augmente les salaires et vous offre des conditions décentes ?

Lucie : pas crédible.

Amandine : tu pars aux Etats-Unis d’Amérique ouvrir la première école française ?

Lucie : ta mère a raison, t’aurais du être institutrice.

Amandine : Lucie, encore une remarque de ce genre, et j’écris vingt pages sur les mœurs perverties en filature.

vendredi 17 décembre 2010

Nouvelles ouvrières

Les témoignages sont lourds, trop de similitudes, je n'ai rencontré presque que des femmes entre 60 et 80 ans. Ex-ouvrières, veuves, retraitées, ajouter des voix aussi représentatives du Fives d'aujourd'hui. Impossible d'obtenir le témoignage d'une caissière de supermarché. A croire que la pression exercée sur les employés des grandes surfaces est bien plus lourde que celle qui pesait sur les ouvrières du textile et de l'industrie... J'ai du inventer ma caissière, elle a mal aux doigts, elle s'appelle Dédé. Je voudrais les paroles des nouvelles ouvrières, interim, restauration, vendeuses...

mardi 14 décembre 2010

Les carnets d'En Aparté - Lecture à la médiathèque de Lille Fives

Après le temps fort qui s'est déroulé au Théâtre Massenet le 28 novembre dernier, les résidences En Aparté se poursuivent et avec elles les lectures publiques.

Retrouvez Louise Bronx, Carole Fives et Amandine Dhée pour une nouvelle lecture, ce samedi 18 décembre 2010 à 11h, à la médiathèque de Lille Fives.

Médiathèque de Fives - Louis Aragon
18 rue Bourjembois
Métro Fives



mardi 7 décembre 2010

Les carnets d'En Aparté - Représentation au Théâtre Massenet

Ce dimanche 28 novembre, ce sont successivement Vera-y-Pintado, les ouvriers fivois partis construire le chemin de fer en Argentine et Lucie l'ouvrière fivoise - entre autres - qui ont pris vie sur la scène du théâtre Massenet, à Lille.
A travers les mots et la musique de Robert Rapilly, Martin Granger, Louise Bronx, Amandine Dhée et Carole Fives, les histoires se succèdent, chacun dans son style nous raconte son Fives et le tout s'entremêle pour brosser un portrait riche et réjouissant.

Parfois plus parlant que les mots, voilà un compte-rendu, en quelques images choisies, des ces Rencontre(s) En Aparté 2010


Robert Rapilly et Martin Granger



Robert Rapilly


Louise Bronx, Carole Fives et Amandine Dhée


Louise Bronx, Carole Fives et Amandine Dhée


Louise Bronx, Martin Granger, Amandine Dhée, Robert Rapilly, Carole Fives, Olivier Durteste






lundi 6 décembre 2010

Grâce à Léa

Je sens bien leurs regards sur moi, dans la rue. Les filles surtout, celles qui vont au lycée. Moi, j’ai arrêté l’école à 16 ans. Pas à cause du bébé, je serais partie de toute façon, l’école, je m’ennuyais. Ce bébé, y’en a qui croient que c’est un accident, que Steeve et moi, on l’a pas désiré. Ce sont des conneries tout ça. Des capotes, on en avait, des sacs entiers qu’ils nous distribuaient au collège. Mais avec Steeve, on le voulait vraiment ce bébé. D’abord pour avoir notre propre appartement, notre propre argent, et quitter la famille, ils étaient trop saoulants. Mon père et ma mère, toujours à s’engueuler, j’ai donné 16 ans, merci. Avec Steeve, on veut tout le contraire, on veut un foyer calme, plein d’amour, pour notre bébé. Une princesse comme dit Steeve, elle s’appelle Léa. On fait de notre mieux, c’est pas toujours facile car elle pleure beaucoup, et Steeve est fatigué. Il travaille tôt, il fait les mises en rayon, à l'hyper. Elle pleure tout le temps, mais moi j’sais bien que c’est pas pour nous embêter, mais des fois, c’est vrai que Steeve, il est vraiment fatigué.
Pas question de demander à ma mère de nous aider.
Et puis Steeve permettrait pas, la petite, y’a que lui et moi qui pouvons l’approcher. On n’a pas reçu beaucoup d’amour, mais avec notre p’tite Léa, on veut se rattraper. On veut tout lui donner. Tout ce qu’on n’a pas eu. Et ça fait des paquets d’amour ça. Je sais pas si c’est tellement possible mais ce qui est sûr c’est qu’on va essayer. Au centre, on y va, ils sont sympas, ils donnent des couches, c’est cher les couches, et puis des vêtements, c’est bien. Mais des fois, ils se mêlent de ce qui ne les regarde pas. Leurs conseils, on n’en veut pas, on n’en n’a pas besoin. On est quand même les parents, on sait comment s’en occuper. Léa, c’est tout ce qu’on a, alors pas question de se la faire piquer. Grâce à elle, je compte pour quelqu’un. Léa, grâce à elle, j’ai une place dans la société.

jeudi 25 novembre 2010

Les Rencontre(s) en Aparté - dimanche 28 novembre


Rendez-vous ce dimanche 28 novembre à 16h au Théâtre Massenet pour une présentation en public des travaux de résidence d'Amandine Dhée, Carole Fives et Louise Bronx.

Vous pourrez aussi entendre Robert Rapilly, accompagné de Martin Granger, invité par la Contre Allée à se pencher sur l'histoire des ouvriers de Fives Cail partis en 1890 construire le chemin de fer en Argentine.


Réservations :
Théâtre Massenet
03 20 04 81 65
http://www.theatre-massenet.com/

mercredi 24 novembre 2010

Pendant ce temps, au Théâtre Massenet... Carnets d'En Aparté

A une poignée de jours de la représentation au Théâtre Massenet, l'heure est aux répétitions.

Les artistes se succèdent sur le plateau, il s'agit tout à la fois de trouver ses marques, d'habituer la voix, le corps, à un espace nouveau.

Voici quelques photos prises ces derniers jours :


Carole Fives






Robert Rapilly


Carole Fives et Amandine Dhée


Nicolas Chimot

Lecture chez l'habitant, deuxième !



Le rendez-vous était fixé rue Désaugiers, le mercredi 17 novembre, pour un nouvel épisode des lectures En Aparté...

Des mots de spectateurs écrits à la fin de la lecture, impressions sur le vif qui représentent finalement le meilleur témoignage :
"Un super spectacle, plein d'émotions et de rires! Bravo et merci" F.C

"Chez Brigitte, on vient écouter Fives, en soirée littéraire sonore, ou inventer un SEL* plein de néo-fivois. Merci!" P.

"A chaque fois surprise par vos prestations. Bravo pour originalité et votre dynamisme" A.
"Continuez les filles, c'est un beau combat... sans violence!" N.

"Félicitations à Gisèle, Christine, Ghilaisne, Simone, Isabelle, Hélène, Louise, Amandine, Rosemonde, Carole... On vous aime!!" L. et J.

"Entre émotions et frissons, trois nanas super chouettes nous content ... Femmes de Fives! " A-S

"Merci pour la meilleure fête de Fives ! " E.






dimanche 21 novembre 2010

la devise du jour

La devise du patron : toujours le dernier à l'atelier.

C'est qu'il a des responsabilités. (L'homme le plus parfait est celui qui s'occupe toujours de ses frères).

Ses ouvriers il les a pas oublié, ils l'auront leur part de progrès. La vision est grande, y'a de la place pour tout le monde.

Mais vous savez, si on leur donnait plus d'argent ils iraient droit au cabaret. (Celui qui fait toujours ce qu'il veut fait rarement ce qu'il doit).

Mieux vaut montrer le droit chemin et leur offrir gentiment un jardin (La récompense d'une bonne action est de l'avoir faite).

Toujours le dernier à l'atelier.

Et comme n'importe quelle pièce de coton j'ajuste à ma taille la religion, car c'est lui qui nous a faits, nous souffrons en lui afin d'être glorifiés avec lui. J'estime que les souffrances du temps présent ne sauraient être comparées à la gloire à venir révélée pour nous.

Espérance, les ouvriers.

Prime de travail et d'assiduité.

mardi 16 novembre 2010

Une première rue de Madagascar !



Pour cette première lecture En aparté 2010 chez l'habitant, nous remercions sincèrement Marie Ginet qui aura accompagné Amandine Dhée et Louise Bronx et incarné la voix de Carole Fives avec enthousiasme et un plaisir visiblement communicatif et partagé!




"... Un grand merci à ces artistes qui font vivre la mémoire -riche - de notre quartier.
Bonne continuation dans cette
voie et bravo pour l'interprétation." M.A


"Merci beaucoup de nous avoir emmené dans ce voyage dans le temps" P.

"... Pour moi, c'est la page 13 ! Mais pas pour vous... "L'éternité n'est pas de trop" pour bien faire. Vive les femmes! Bravo. M.

"Merci pour cette super soirée, pleine d'évocations, de souvenirs... D.

"Bravo pour cette vie, ces textes, cette musique. Belle soirée! FX.




lundi 1 novembre 2010

Echange

Carole : Y'a Martha Desrumeaux.

Amandine : y’a Martha Desrumeaux c'est trop la classe, militante, industrie textile, pile poil la bonne époque ! Mais elle est pas de Fives. Je préfère pas mentir, ça risque de se voir. J'ai pas envie que quelqu'un se lève pendant la lecture en criant « Imposteure! ».

En même temps j'y peux rien si Fives sait pas fabriquer des héroïnes.

Carole : Madeleine Caulier?

Amandine : Madeleine Caulier? Qui traverse les lignes ennemies, gagne le statut de soldat et meurt glorieusement sur le front - tout ça pour avoir une station de métro à son nom?...

Moi j'aimerais bien parler des femmes géants qu'ils construisent dans le Nord, à chaque fois ils leur font des grosses mains d'hommes, ça m'énerve.

samedi 16 octobre 2010

Travail de recherche

  • Bonjour madame, je suis actuellement en résidence d'écriture afin de créer du lien social et des espaces de dialogues en développant un travail de questionnement des mémoires et de l'histoire d'un territoire, et contribuer à sa transmission et la valorisation d'un patrimoine. En fait heu je me demandais si vous aviez des choses sur une ouvrière fivoise...quelque part...Le rayon histoire régionale? Merci!

  • Paroles de mineurs

  • Le nord la frite

  • Les enfants du Beffroi

  • Le destin des Steenfoort

  • Outreau m'a tuer

  • Pigeon et autres jeux d'animaux

  • Carnaval de Dunkerque

  • Parle moi ch’ti

  • Le réveil des géants

  • La contrebande de tabac

  • Lille secret et insolite

Surtout, ne pas me décourager.

samedi 9 octobre 2010

Chansons

Lien vers "Je suis ainsi" et "Demande aux femmes", 2 chansons qui feront peut-être partie des lectures en Aparté : http://www.deezer.com/fr/music/francesca-solleville/je-suis-ainsi-44854

Daronne

...Même mes enfants n’osent plus venir ici,
Ils disent Daronne, le pitbull du voisin fait pleurer le p’tit dernier
Et la caisse, on va nous la brûler,
Alors qu’on n’a même pas fini de la payer,
Daronne c’est pas raisonnable, on préférerait te savoir dans les beaux quartiers
Ils ont la mémoire courte les gamins,
C’est bien ici qu’ils ont joué, ri et pleuré,
Ils ont la mémoire courte les gamins
C’est bien ici qu’ils ont grandi
Et à l’école du quartier qu’ils ont tout appris...

jeudi 7 octobre 2010

La Roche Le Chat

Dans ma jeunesse j’étais bobineuse à la Filature, La Roche Le Chat, là-bas où ils ont mis maintenant le centre Leclercq. C’était un travail difficile, on faisait l’équipe. Je mettais les bobines dans les métiers, c’était la chaîne. Mais la contredame m’aimait bien, elle disait quand il y aura une place, je penserai à vous Marie-Jeanne. Et c’est ce qu’elle a fait, un jour, je suis passé dans les bureaux, aux fiches de paie. C’était bien comme travail, beaucoup moins fatiguant, bien-sûr, et mieux payé. Et puis l’Usine a commencé à licencier, comme j’étais dans les dernières entrées, j’ai été dans les premières sorties ! J’en ai bien fait encore d’autres choses après, j’ai travaillé en boulangerie, j’ai fait les marchés, et les chicons aussi, en saisonnier. De septembre à avril, j’allais à Bouvines pour empaqueter les endives, nettoyer, couper, emballer.
Nettoyer, couper, emballer, nettoyer, couper, emballer…

Demande aux femmes

J'aimerais bien que le titre de notre résidence, ce soit une phrase qu'a écrite Amandine: "Ca m'apprendra à naître ici". Et puisqu'on est trois, le mieux, ce serait, " ça nous apprendra à naître ici". Peut-être que Louise n'est pas née ici. Ca fait rien, vivre ici, quand on n'y est pas né, c'est encore plus fort que naître ici. Pour illustrer cette bonne idée de titre (sic?), j'aimerais bien qu'on entende ou qu'on entonne cet air de Francesca Solleville (paroles de Claude Reva) ", Demande aux femmes", qui donne un peu le ton de notre travail en commun...

Elles sont nées pour faire rêver,
Pour faire rêver
Dans les magazines
Et dans les vitrines
Les femmes ont tant de frivolité
Demande à Gisèle
Et à Isabelle
...
Elles sont nées pour balayer, pour balayer
Et faire la vaisselle
Vider la poubelle
Les femmes ont tant d’habileté
Demande à Hélène et puis
A Ghislaine
Demande à Gisèle
Et à Isabelle
...
Elles sont nées pour enfanter
Et savent dès l’enfance
Que c’est dans la souffrance
Les femmes ont tant de générosité
Demande à Christine
Et à Micheline
Demande à Ghislaine
Demande à Gisèle
Et à Isabelle
...
Elles sont nées pour travailler,
Pour travailler
Et faire chacune
Deux journées en une
Les femmes ont tant d’agilité
Demande à Colette
Et à Antoinette
Demande à Christine
Et à Micheline
Demande à Hélène
Et puis à Ghislaine
Demande à Gisèle
Et à Isabelle
...
Elles sont faites pour lutter, pour lutter
Quand c’est leur colère
Qui remue la terre
Les femmes aussi savent lutter
Demande à Rosa
Et à Angela
Demande à Colette
Et à Antoinette
Demande à Christine
Et à Micheline
Demande à Hélène
Et puis à Ghislaine
Demande à Gisèle
Et à Isabelle…

lundi 4 octobre 2010

Tentative 1

Tentative 1

Lors de ses cocktails mondains, Lille n'assume pas pas toujours Fives, son petit frère au chômage.
Elle s'arrange pour parler du passé. De comme il était beau et fringuant avant. De son histoire en forme de parabole de l'ère indistrielle avec en mémoire une culture ouvrière riche, empreinte de solidarité et de dynamisme associatif.
Les convives, émus, se tournent alors vers Fives : il l'aura son PLU.
Fives sourit bravement et malgré ses friches, il en devient presque attachant.
Lille peut alors rayonner en toute liberté - tout en surveillant le frérot du coin de l'oeil.
Quand il a trop picolé il a tendance à brailler l'Internationale au milieu des convives, ça le fait pas du tout.
Degeyter, c'est son Belmondo à lui.

dimanche 26 septembre 2010

journal d'amandine dhée

2 septembre.

Je sais pas ce qui m'a pris d'accepter cette résidence.
J'y arriverai jamais. C'est un piège. Demander à quelqu'un d'écrire sur une ex-cité industrielle, ça peut être qu'un piège.
Et attention, hein, faut que les gens passent un bon moment, on n'est pas là pour les plomber.
Ils sont marrants. Je vais pas la réécrire, leur histoire. C'est quand même pas de ma faute si les gens ont passé leur vie à s'esquinter avec du métal et du coton.
Ça m'apprendra à naitre dans le nord.
Dès que je m'attaque au passé, j'entends les gros sabots des besogneux d'autrefois qui se rassemblent dans mon bureau. Ça toussote, ça renifle, ça joue les humbles. Mais je sais qu'ils partiront pas.
Ils attendent l'hommage.
A les entendre, y'a que le nord qui aurait un passé. Mais je suis pas dupe. Dans ce livre appelé Lille d'Antan, y'avait pleins d'autres titres à la fin : Strasbourg d'Antan, Marseille d'Antan, Nantes d'Antan, Lyon d'antan, et même Saint-Tropez d'Antan.
Écrire sur Saint-Tropez d'antan ça aurait quand même été plus marrant.
Plus facile si par chez nous, y'avait eu plus de Jean-Paul Belmondo et moins de mineurs de fond - plus de paillettes, moins de charbon!

vendredi 17 septembre 2010


L'actualité musicale et trépidante de Laure Chailloux et son accordéon

vendredi 17.09.2010, 05:12 - La Voix du Nord

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Laure Chailloux et Lucien Suel seront en lecture musicale à Fives le 18 septembre.

| LE VISAGE DE L'ACTUALITÉ |

Une fois n'est pas coutume, l'actualité de la rentrée est... enregistrée !

Laure Chailloux et son accordéon accompagnent le nouveau livre de Lucien Suel avec sa version audio

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> « D'azur et d'acier » : un livre de Lucien Suel, accompagné d'une lecture musicale en version audio publié aux Éditions La contre allée. Samedi 18 septembre, sortie officielle dans le cadre des Fêtes du Patrimoine. À 16 h représentation publique de la lecture musicale à la médiathèque de Fives, rue Bourjembois.

En 2009, les éditions La Contre Allée ont invité Lucien Suel et Laure Chailloux à une résidence de création sur le Quartier de Fives. Après avoir sillonné les rues et rencontré les habitants, voici le retour de leur résidence, un reflet poétique et musical de Fives.


vendredi 9 avril 2010

DERNIERE BRIQUE

***** FIVES ***** FIVESLILLE ***** FIVES *****
FIVES AVANCE VERS SA TROISIÈME VIE. FIVES VIF,
IRRADIANT L’ÉNERGIE. LA JEUNESSE GRANDIRA ICI,
VIVRA DANS LA COULEUR : ROUGE DES BRIQUES & V-
ERT DES PARCS ET JARDINS AU COEUR DE LA VILLE,
SOUS UN CIEL D’AZUR SEREIN, L’AVENIR DE FIVES.
***** FIVES ***** LILLEFIVES ***** FIVES *****

jeudi 1 avril 2010

MONTBELIARD-FIVES-AR

En 1898, Armand Peugeot fonde une grande usine
entre Fives et Mons. En 1928, on y fabrique le
premier moteur diesel et, 30 ans plus tard, en
1958, le moteur diesel de série. 1898-1998, le
centenaire coïncide avec le trépas de l’usine.
Les 560 ouvriers sont invités à circuler. Fini
le juste à temps, fini le flux tendu de Fives.

Rue Gutenberg, dans l’atelier déserté, on a dû
dépendre la grande banderole « VOUS N’ÊTES PAS
AUTORISÉS À LOUPER DES PIÈCES. » Le Papa de la
Peuge est rentré à Montbéliard. Coup de frein.
Réchauffement du climat, pénurie de pétrole et
voiture électrique. On ne verra plus les autos
rutilantes de la Compagnie Lilloise de Moteurs

exposées devant le Palais des Beaux-Arts comme
en 1929. Bien avant les compressions de César.
Compressions d’effectifs ? On n’oublie pas les
festivités du 23 avril 1976, pour la sortie du
millionième moteur Diesel. 2700 personnes pour
700 moteurs par jour. Aujourd’hui, ce site est
le parking des voitures de la police de Lille.

mardi 23 mars 2010

DICTONS

Dictons & expressions de Fives : À Fives, rien
n’est figé. Vite Fives, bien Fives. Il ne faut
pas dire : Fives, je ne boirai pas de tonneau.
Faire Fives de tout bois. Souvent Fives varie,
bien fol qui s’y fie. Fièvre d’être Fivois. Mi
Fives, mi raisin. Fume, c’est du Fives. Il n’y
a pas de Fives sans fumée. On ne peut pas être

à la fois à Fives et à Moulins. Croix de bois,
croix de Fives, si je mens, je gobe une olive.
Tous les chemins mènent à Fives. Bien faire et
laisser Fives. La plus belle Fives du monde ne
peut donner que ce qu’elle a. Tout Fives, tout
flamme. Il n’y a que Fives qui sauve. La Fives
du samedi soir. Ce n’est ni fait, ni à Fives !

mardi 9 mars 2010

PETIT MAROC

Le Petit Maroc n’est pas serré entre une mini-
Algérie et une mare atlantique. Le Petit Maroc
est une enclave dans Fives, un quartier coincé
entre l’usine déserte d’Altadis et Résonor, la
centrale de chauffe. Les Tirailleurs Marocains
stationnés là pendant la guerre 14-18, lui ont
laissé ce nom. Un peu du soleil de Marrakech !

Le Petit Maroc a grandi, puis s’est rapetissé.
Altadis, c’est le nom qui a été substitué à la
SEITA, Société d’Exploitation Industrielle des
Tabacs et Allumettes. Dix millions de Gitanes,
de Gauloises, sortaient chaque jour de l’usine
qui employait 420 personnes. En fin de compte,
tabac et emplois, tout s’est envolé en fumée !

vendredi 26 février 2010

PÂTÉ VÉGÉTAL

À Fives, la végétation est souvent cachée dans
le coeur des pâtés de maisons. Seule une photo
aérienne révèlera les jardins invisibles de la
rue, jardins secrets, tout à la fois familiaux
et communautaires, refuges pour les oiseaux de
la ville. Tous ces jardins entourés de briques
et de bitume sont témoins du paysage primitif.


BRIQUE BRIQUE À BRIQUE ET BRIQUE BRIQUE BRIQUE
BRIQUE herbe arbres merles groseilliers BRIQUE
BRIQUE betteraves navets choux carottes BRIQUE
BRIQUE poireaux verdier rosier aubépine BRIQUE
BRIQUE noisetier artichaut tourterelles BRIQUE
BRIQUE mésanges poirier persil cerisier BRIQUE
BRIQUE BRIQUE À BRIQUE ET BRIQUE BRIQUE BRIQUE

mardi 23 février 2010

MADELEINE

La voix androïde égrène les noms des stations.
Caulier Fives Marbrerie. Caulier ? Qu’est-ce ?
Bijou ou article pour animal de compagnie ? Un
nom propre sans son prénom, Madeleine Caulier,
une femme dont le nom fut donné à une place de
Fives. Elles sont plutôt rares, les héroïnes à
être ainsi honorées. Donc, à celle-ci, rendons

son beau prénom. Madeleine Caulier et la Place
Madeleine Caulier. Station Madeleine Caulier à
venir un jour ! Pendant le siège de 1708, elle
était servante au Tournebride, à Avelin. C’est
elle qui traversa les lignes ennemies et porta
au Maréchal de Boufflers assiégé dans la ville
de Lille, les dépêches de l’armée française. À

la suite de son action d’éclat, elle obtint de
servir dans les Dragons. Elle fut tuée en 1712
sur le champ de bataille. La place de Bouvines
perdit son nom en 1881 et fut rebaptisée place
Madeleine Caulier. On émerge du métro, station
Madeleine Caulier, le dimanche matin. La place
parking est devenue un marché rieur et coloré.

mardi 16 février 2010

Séance d'enregistrement à la Malterie

Voiçi quelques photos de la séance d’enregistrement à la Malterie - Lille de la lecture musicale EN APARTE de Laure Chailloux & Lucien Suel.

Cet enregistrement accompagnera la publication prochaine de l’ouvrage de Lucien Suel , «D’azur et d’acier » (titre provisoire), écrit durant et à l’ issu de sa résidence sur le quartier de Lille Fives.


Nicolas Chimot … préparation de séance d’enregistrement.



Lucien Suel… derniers ajustements.


Laure et Lucien …préparation en cabine.


Laure en enregistrement.



Outil de travail... 


Lucien en enregistrement.




…C’est dans la boite.

Lecture En aparte chez l'habitant

Vous avez été nombreux à accueillir les Lectures musicales En aparté de Laure Chailloux et Lucien Suel et à échanger autour d’un buffet entre habitants des rues de Madagascar, Désaugiers, Bourjembois, Rivoli... et des lieux de vie comme la Cité Lys rue Malsence, le foyer Catry rue Maurice Ravel, le foyer Capharnaüm rue Mirabeau, le foyer Denis Cordonnier rue de l’Alcazar d’octobre 2009 à février 2010.

Ci-dessous quelques extraits des commentaires que vous avez eu la gentillesse de nous adresser tout au long des dernières rencontres.

«Merci, très chaleureux très sympa!»
Isabelle


«Merci beaucoup pour cette journée inoubliable.»
Karima


«De l'accordéon au coin du feu quel bonheur!!!»
Laure


«Toutes mes amitiés aux habitants de la rue Désaugiers, à ceux de Fives, Merci aussi pour l' accueil , les sourires et la soupe de légumes.»
Lucien


«Bonjour.»
Jean Claude


«Excellente soirée avec des gens adorables et si intéressants. A la prochaine.»
Michael


«Merci, merci beaucoup, c'est un excellent moment que nous avons passé très riche et agréable. Des moments vrais.»
Chloé


«Une colombe est passé sur la place de Fives, et ça m' a ému merci beaucoup.»
Brigitte


«Soirée très sympathique à consommer sans modération.»


«Très belle soirée du local à l'universalité.»
Gaëlle


«Excellente soirée. De l'émotion du rythme de la communication des impressions pour des fivois de l' Aquitaine.»
Richard


«Le grand moment de vérité sur notre passé mais aussi sur notre avenir!  Texte dit remarquablement musique très belle Bravo!»
Marc  


«Merci pour cette rencontre et ce voyage près de chez nous.»
Vincent


«Des grands des petits des jeunes des vieux des applaudissements et une écoute soutenue bon moment de partage avec le quartier bon vent.» 


«Bravo pour ce duo fivois pour ce si beau voyage dans leurs souvenirs et dans notre futur. Merci aussi à Anne Sophie. »


«Belle rencontre. Merci.»
Ève


«Ma maison, des voisins attentionnés attentifs et humainement généreux... de la bière, des quiches des petites attentions des cornichons, de la bonne humeur. Laure et son accordéon , Lucien et ses bon mots. Merveilleux voyage fivois!
Un véritable privilège. Une soirée magique.»
Anne Sophie


«Émerveillée par ce duo une entent parfaite entre l'accordéoniste et le poète.
Bien à vous.»
Christine


«Force des mots, vibrations de l'accordéon. Que d'émotions. Bonne continuation pour continuer à favoriser les rencontres d'habitants..., plutôt sympa.
Bien à vous.»
Marie et Dédé.


«Couleurs images odeurs et sons de Lille Fives une belle chanson de notre quartier!»
F. Xavier


«Argentina como mi madre

Argentina comma allà...

que viaje tan maravilloso.»

Marie José


«Merci.»
Eliette


«Super dialogue lecture/accordéon qui m'a fait voyager dans le quartier.Merci.»
Denis


«On voyage, au chaud entouré de convivialité. On vibre au son de l'accordéon et de la voix. Bravo.»
Fanny


«Fabuleux mélange entre rêve et réalité enchanté par la musique petits et grands ont aimé écouté et se sont posés. Merci pour ce doux mélange.»
Iris  


«Ose osmose vois voyage beau bonheur … il n'en faut pas davantage pour profiter de la vie !
Long voyage esthétique à toi Lucien à toi Laure et merci pour cette si belle tranche de vie à Anne Sophie et voisins.»
Juliette et ses fils Jules et Gaspard.


«Du passé faisons table  « basse » pour nourrir nos rêves futurs!»
Jean- Philippe


«Bel enthousiasme. Les jeunes ont eu un peu de mal à rentrer dedans, n'ont peut être pas tout compris mais au final ils sont ravis d'avoir assisté à ce moment magique. Première fois pour certains d'entendre un texte accompagné de musique excellent.»
Eva Rebika Léonie Cécile Lionel Junior Bazir  


«Fivois d'origine,j'ai apprécié la diversité du texte. J'ai pu reconnaître les discours de mes Grands Parents et Parents. Merci Agréable Moment.»
Laurent


«Très bien. On pourrait mettre en scéne une piéce de théâtre avec toutes les phrases clés. Une musique avec le reflet du conte très bien accompagné.Très bien parfait bonne continuation à toute l'équipe.»
Georges


«Très bien voir pour une piéce de théâtre.»
Marcelle


«Très bien voir pour construire une piece.»
Bernard


«Belle association, la respiration de l' accordéon est captivante. Très intéressant! A diffuser.»
Julie


«Très belle harmonie entre texte et musique. Un moment émouvant.»
Carmen


«Très belle lecture, très touchant je reste dans l'attente de découvrir le livre. Merci.»
H.


«Très jolie histoire... celle de la vie celle de l'amour celle de la croissance, celle du déclin, celle de la destruction de l 'homme par l'homme, celle du désespoir... mais la vie doit continuer Bravo pour ce duo poésie musique qui éveille en chacun de nous ces souvenirs parfois pénibles parfois heureux mais qui font que nous vivons.»
Dom


«Bravo.»
Marie Yvonne