QUE LES BRIQUES BRIQUE ET BRIQUE ET BRIQUE LES
BRIQUES ET BRIQUE BRIQUE ET BRIQUE LES BRIQUES
BRIQUE BRIQUE BRIQUE BRIQUE BRIQUE BRIQUE BRI-
Une, deux, une, deux. Gauche, droite. Tu lèves
les yeux vers le haut mur de briques rouges et
noires. Tes pas résonnent. Ton ombre s'allonge
sur le macadam des trottoirs, macadam macadam,
brique brique. Tu tournes à droite. Stop ! Feu
rouge comme brique. Tu traverses la rue Pierre
Legrand. Tu t'approches de l'usine abandonnée.
QUE LA BRIQUE ET BRIQUE ET BRIQUE ET BRIQUE LA
BRIQUE ET BRIQUE ET BRIQUE ET BRIQUE LA BRIQUE
ET BRIQUE ET BRIQUE BRIQUE BRIQUE LES BRIQUES.
Tu mets tes pas dans les pas des ouvriers, des
fantômes des ouvriers. Tu entends les cris des
enfants dans la cour de recréation. Tu marches
au milieu des années passées. Tu traverses les
souvenirs. Tu comptes dans ta marche. C'est le
rythme du marteau-pilon, boum boum dans la clé
usb du gamin. Court-circuit entre les siècles.
QUE LES BRIQUES BRIQUE ET BRIQUE ET BRIQUE LES
BRIQUES ET BRIQUE BRIQUE ET BRIQUE LES BRIQUES
ET BRIQUE ET BRIQUE BRIQUE BRIQUE LES BRIQUES.
Tu marches dans les rues de Fives. Hop et hop,
Tu arpentes, avances, longes le mur de briques
qui te sépare du passé. Tu rencontres d’autres
marcheurs, retraités au petit chien, flâneurs,
jeunes mamans à la poussette. Slalom entre les
autos. Tu t’imagines en bottes, géant Degeyter
qui enjambe voies ferrées et rocades. Hop là !
BRIQUE BRIQUE BRIQUE BRIQUE BRIQUE BRIQUE BRI-
QUE LA BRIQUE ET BRIQUE ET BRIQUE ET BRIQUE LA
BRIQUE ET BRIQUE ET BRIQUE ET BRIQUE LA BRIQUE
ET BRIQUE ET BRIQUE BRIQUE BRIQUE LES BRIQUES.
Tu atterris au centre de la Citadelle de Lille
intra-muros, de citadelle ouvrière à citadelle
militaire. Tu entends accordéon et clairon qui
se mêlent aux klaxons et sirènes. Tu remarques
les doigts qui galopent sur les touches, comme
des enfants dans la cour de récréation. Tu vas
te faire tout petit, regarder pour comprendre.
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