mercredi 21 octobre 2009

RESIDENT (2)

Plus nombreuses que les feuilles des arbres et
plus nombreuses que les bagnoles, voici toutes
les briques de Fives. Bien plus nombreuses ici
que les habitants de la métropole, encore plus
nombreuses que les taches des chewing-gums sur
les trottoirs des cités, voici des millions de
briques, briques, briques, briques et briques.

BRIQUE BRIQUE BRIQUE BRIQUE BRIQUE BRIQUE BRI-

QUE LES BRIQUES BRIQUE ET BRIQUE ET BRIQUE LES

BRIQUES ET BRIQUE BRIQUE ET BRIQUE LES BRIQUES

BRIQUE BRIQUE BRIQUE BRIQUE BRIQUE BRIQUE BRI-

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BRIQUE ET BRIQUE ET BRIQUE ET BRIQUE LA BRIQUE

ET BRIQUE ET BRIQUE BRIQUE BRIQUE LES BRIQUES.


Depuis l'annexion du village de Fives en 1858,
suivie entre 1860 et 1920 de la multiplication
de sa population par 6, et jusqu'à aujourd'hui
encore, toutes ces briques ont reçu, encaissé,
absorbé et répercuté l'écho des voix, des cris
de joie ou de douleur, des rires, des accents,
des conversations et toutes les ondes sonores.

BRIQUE BRIQUE BRIQUE BRIQUE BRIQUE BRIQUE BRI-
QUE LES BRIQUES BRIQUE ET BRIQUE ET BRIQUE LES

BRIQUES ET BRIQUE BRIQUE ET BRIQUE LES BRIQUES

BRIQUE BRIQUE BRIQUE BRIQUE BRIQUE BRIQUE BRI-

QUE LA BRIQUE ET BRIQUE ET BRIQUE ET BRIQUE LA

BRIQUE ET BRIQUE ET BRIQUE ET BRIQUE LA BRIQUE

ET BRIQUE ET BRIQUE BRIQUE BRIQUE LES BRIQUES.


Les briques ont gardé la mémoire du vacarme de
la fabrique, la cadence des machines, le potin
des locomotives. Actuellement, on dit que pour
une brique, on n'a plus rien ; et pourtant, un
jour, ces parallélépipèdes de boue grise, rien
que de l’argile, ont été transformés en abris,
briques rouges devenues maison, refuge, foyer.

mercredi 14 octobre 2009

RESIDENT (1)

Fives, rue Bacon
(du lard, ou de la philosophie, ou de l’art ?)

L’écrivain quitte son hameau, prend le train à Isbergues (ex-ville métallurgique) et pose ses valises à Fives (ex-ville des locomotives) pour y vivre quelques mois.
Aucune comparaison possible avec l’année 1855, et le jeune Pierre Chrétien Degeyter âgé de 7 ans, arrivant de Gand à Fives avec ses parents et ses 4 frères et sœurs, pour y rester jusqu’en 1902.